UAC STARTUP VALLEY 10ANS : Maliki AGNORO dévoile les secrets de succès de l'incubateur et l'avenir de l'innovation au Bénin !

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Découvrez l'itinéraire inspirant de Maliki AGNORO, Directeur de la Fondation de l'Université d'Abomey Calavi, et l'impact transformateur de l'incubateur UAC Startup Valley. Dans cette interview, il partage son parcours d'ingénieur agronome à entrepreneur et mentor, la vision derrière UAC Startup Valley, les défis surmontés, et les réussites notables des startups incubées. Il nous parle également des projets ambitieux pour les dix prochaines années et offre des conseils précieux aux jeunes aspirants à l'entrepreneuriat. Plongez dans les coulisses de cet incubateur qui a révolutionné l'écosystème entrepreneurial au Bénin et au-delà.


 Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours avant de venir à l’UAC startup Valley ?

 Bonjour, je suis Maliki AGNORO, Directeur de la Fondation de l'Université d'Abomey Calavi. Maliki Agnoro est un ingénieur agronome de formation qui a plus d'une dizaine d'années d'expérience en appui aux jeunes à l'entrepreneuriat et un parcours en gestion de projets.

J’ai fait par le passé des ONG de développement et centré sur le domaine de l'agriculture, sur le domaine de l'accompagnement des jeunes à l'entrepreneuriat. Je suis entrepreneur. J'ai un cabinet d'accompagnement aux jeunes à l'entrepreneuriat, ‘’Gouvernail Consulting’’. Et j'accompagne également les jeunes agriculteurs dans le domaine agricole. Voilà, un peu tracé mon parcours.

 Quelle était la vision initiale de UAC Startup Valley lors de sa création ?

 Merci, permettez-moi de vous replonger dans le contexte, la problématique qui a conduit à la création de l'incubateur UAC Startup Valley. Il y a de cela dix ans, il y a eu un constat qui est fait. L'université mettait sur le marché de l'emploi des dizaines de diplômés, plus de 20 000 diplômés. Et une statistique a révélé que sur trois ans, quand on suit les diplômés qui sortent, à peine un cinquième arrive à s'insérer durablement. En dehors de ça, on s'est rendu compte que plus on prend de grades, plus on prend de diplômes, moins on a de chances de s'insérer. Ce qui fait qu'au niveau supérieur, ils ont quatre fois moins de chances de s'insérer, de trouver un emploi durable, que ceux-là qui sont au niveau primaire. Et une troisième problématique est que, quand un jeune se lance dans la création d'emploi, trois ans après, 95% de ceux-là qui essaient ce chemin-là ferment l'entreprise et jettent la clé sur la table, ou bien sur le paillasson, comme on le dit souvent. Et de façon globale, on s'est rendu compte que l'offre d'emploi est inférieure à la demande d'emploi. L'université d'Abomey Calavi, qui est soucieuse du bien-être de ces diplômés, qui veut quand même donner une chance à ces diplômés à réfléchir à la mise en place d'un instrument qui permet d'opérationnaliser le volet d'appui à l'insertion professionnelle des jeunes. C'est ça qui a conduit à la création de l'incubateur UAC Startup Valley, qui aujourd'hui a évolué vers une forme plus institutionnalisée que nous avons aujourd'hui sous la forme de la fondation de l'Université d'Abomey Calavi. Donc l'incubateur UAC Startup Valley était mis en place par arrêté rectorale. Mais après un an, on a sorti de l'UAC pour donner un caractère plus professionnel, plus entrepreneurial. Sinon ça risque d'avoir un caractère académique. Et en le sortant du campus, on a réfléchi à trouver sur quelle forme juridique il faut l'accueillir en dehors de l'Université d'Abomey Calavi. Et c'est comme ça que l'idée a été toute trouvée. Créons une fondation et mettons l'incubateur d'entreprises comme le premier programme de la fondation. C’est donc comme ça que le bébé est né avant la mère qui est à la fondation de l'Université d'Abomey Calavi. Et le bébé c'est l'incubateur d'entreprises UAC Startup Valley.

 Comment UAC Startup Valley a-t-elle évolué depuis sa création ? Quels ont été les moments clés de son développement ?

L'incubateur UAC Startup Valley, quand il a été créé en 2014, il a fonctionné d'abord un an sur le campus de l'Université d'Abomey Calavi sous la forme d'une structure qui accompagne les jeunes à la création d'entreprises. Après un an, l'incubateur a été reversé. Les acquis de l'incubateur ont été reversés au niveau de la fondation de l'Université d'Abomey Calavi qui a poursuivi le processus avec la mise en place d'un processus d'accompagnement qui dure quatre ans tenant compte du contexte et de la problématique qui a été identifiée au début. Et donc chaque année, on organise des cohortes. On recrute des jeunes en groupe de deux à cinq qui sont accompagnés sur une durée de quatre ans depuis l'idée jusqu'à la création d'entreprises. Et donc depuis 2015, où l'incubateur a rejoint la fondation, il y a eu neuf promotions qui ont été accompagnées. Cette année, normalement, on devait être à la dixième promotion mais nous avons voulu faire une pause pour pouvoir célébrer les dix ans avant de continuer. Donc chaque année, il y a eu des recrutements qui sont faits et ces recrutements permettent d'avoir des jeunes qui sont accompagnés durant tout le processus. Au cours du processus, on s'est rendu compte qu’il y a des jeunes, plutôt que de venir avec une idée, ils viennent avec une entreprise. Et c'est comme ça que l'incubateur a été scindé en deux sous-programmes. Le sous-programme incubation et le sous-programme accélération. Donc l'accélérateur, c'est plutôt un an d'accompagnement où vous venez avec une entreprise pour améliorer votre performance commerciale et aller sur des marchés porteurs, améliorer votre chiffre d'affaires et avoir des partenariats, multiplier des partenariats. Alors que l'incubateur, vous venez avec une idée et on vous accompagne jusqu'à la création d'entreprises. Donc au jour d'aujourd'hui, l'incubateur a déjà accompagné plus de 1500 jeunes pris-individuellement et a aidé à créer 250 entreprises en moyenne, dont 75% sont encore actives, et opérationnelles sur le terrain. En termes de réalisation, c'est d'abord, comme je le disais, l'incubateur et l'accélérateur valaient à travailler, à accompagner plus de 1500 jeunes pris-individuellement et aider à la création de plus de 250 entreprises, dont 75% sont encore opérationnels sur le terrain. L'autre élément important, l'incubateur a posé les bases de ce à quoi ressemble l'écosystème entrepreneurial béninois. Parce que quand l'incubateur a été créé, il y avait pratiquement deux ou trois structures d'appui à l'entrepreneuriat qui existaient. Donc, avec l'expertise ; que l'incubateur a apportée, ça a permis d'accompagner beaucoup de jeunes, ça a permis de mettre en place un collège de coach. Et ce collège de coach expert, qui a été certifié sur le processus d'incubation de la fondation, sont ceux-là qui, en majorité, animent l'écosystème des structures d'appui à l'entrepreneuriat innovant actuellement. Donc, en termes d'acquis, il y a non seulement l'expertise que l'incubateur a apportée, les jeunes qui ont été accompagnés, mais aussi l'incubateur contribue à exporter ce processus d'incubation dans plus d'une trentaine de pays actuellement à travers une autre initiative que nous avons développée, c'est le GPMU. Ça, c'est un des acquis pertinents de l'incubateur parce que nous avons évalué la pertinence de notre processus d'accompagnement et on s'est rendu compte que ce processus est pertinent et en tant qu'université, en tant que centre de formation, on ne pouvait pas garder cette initiative pour nous seuls. Donc, on a commencé à mettre en place le groupement des incubateurs pépinières d'entreprises en milieu d'universités en Afrique qui a pour objectif de promouvoir le modèle d'incubation de l'incubateur UAC Startup Valley dans d'autres universités d'Afrique et dans toutes les universités publiques et privées du Bénin. Ce qui fait qu'aujourd'hui, comme je le disais, on est près d'une trentaine de pays en Afrique.

 Pourquoi la célébration des 10 ans ?

 Nous avons voulu célébrer ces dix ans pour mettre en lumière toutes les initiatives entrepreneuriales développées sur le campus de l'université d'Abomey Calavi mais aussi mettre en avant les acquis du programme d'incubateur UAC Startup Valley. Nous voulons également mettre en réseau tous les bénéficiaires que nous appelons communément les incubés qui ont bénéficié du processus d'accompagnement de l'incubateur. Et donc, on a mis en place un réseau des alumnis, un réseau des incubés qui ont bénéficié du processus d'accompagnement. C'est aussi pour donner la voix aux principaux acteurs qui ont contribué à la mise en place de l'incubateur. Et c'est aussi pour préparer le futur, pour projeter le futur, évaluer un peu le chemin parcouru et projeter le futur en mobilisant un certain nombre de partenaires qui nous accompagnent et encore ceux qui viennent de nous découvrir pour nous accompagner encore loin dans ce que nous faisons. Oui, voilà pourquoi les 10 ans.

 Quels sont des exemples de startup qui ont émergé grâce à UAC Startup Valley ?

 Comme je le disais, je risque de faire des jaloux. Nous avons plus de 250 entreprises. Il y a beaucoup d'entreprise qui sont aujourd'hui reconnues comme des grandes entreprises qui interviennent de façon globale, je vais citer les domaines, dans l'agro-business, dans les technologies laitières, dans les services à haute valeur ajoutée et aussi des entreprises qui interviennent dans la production d'alicaments. Nous pouvons citer des entreprises comme : ABC GROWER, AGRODYNAMIQUE, CLEAN ENERGY FOR AFRICA, BIO LIFE, ALIMENT BENIN, CURABEL…, pour ne citer que celles-là Il y a quand même beaucoup d'entreprises.

 Quels sont les programmes et initiatives phares que vous proposez actuellement aux startups et entrepreneurs ?

 En tant que programme, il faut dire, comme je l'ai dit, nous avons un processus d'accompagnement qui dure quatre ans. Et ce processus travaille sur beaucoup de différents aspects. D'abord, nous travaillons sur l'individu, les jeunes qui viennent, d'abord sur le mindset. Donc, il faut déconstruire tous les préjugés qui empêchent aux jeunes de se lancer dans le domaine de l'entrepreneuriat. Donc, comme on dit souvent, l'entrepreneuriat, ce n'est pas fait pour vous, l'entrepreneuriat, c'est difficile, l'entrepreneuriat, c'est l'escroquerie. Pour ça, il faut déconstruire ces préjugés. Et après, on leur montre qu'ils sont capables de devenir entrepreneurs professionnels de métier. Après ça, nous travaillons sur l'idée. Donc, à travers les outils de diagnostic, à travers les outils de reformulation pour reformuler l'idée en projet. Après, le projet, on les aide à proposer, à faire des études de faisabilité et de rentabilité qui leur permettent d'améliorer qui leur permettent de proposer un prototype. Et ce prototype, déjà, on a une boutique, à travers le service de la boutique, ce prototype peut être commercialisé. Et c'est ça qui rassure les entrepreneurs, qu’ils peuvent produire de la richesse. Et à travers ce prototype, on passe à l'élaboration du plan d'affaires. Parce que pour nous, on ne peut pas élaborer un plan d'affaires dans le néant. Donc, à travers le prototype, on élabore le plan d'affaires et on les accompagne maintenant à l'identification des opportunités de financement. Donc, nous faisons la veille informationnelle, nous collectons les informations sur les opportunités et on leur attribue un collègue de coach, disons un binôme de coach, en fonction du nombre. Et ce binôme de coach les accompagne pour postuler à des appels et pour gagner des financements. Après, ce binôme les accompagne sur deux ans dans un processus de coaching d'affaires, qui leur permet de créer leur entreprise, de recruter du personnel, de s'installer et de commencer par produire. De façon globale, voilà l'accompagnement qui est apporté à ces jeunes. C'est vrai que, aussi, en termes de mise en relation avec des partenaires ou de la mise en marché, nous organisons également des foires où on aide les jeunes incubés à présenter leurs produits, présenter leurs services également, et pouvoir identifier d'autres partenaires. Nous avons également, mis en place un fonds d'amorçage. Ce fonds d'amorçage permet d'attribuer des ressources à des jeunes entrepreneurs qui finissent notre processus et qui n'ont pas eu la chance de bénéficier des ressources durant le processus d'accompagnement. Et ces ressources leur permettent d'entamer un début d'amorçage de leur entreprise. Il faut dire aussi que notre processus d'encadrement ou d'accompagnement est un processus en entonnoir. Tous ceux qui viennent dans notre incubateur ne sont pas entrepreneurs. Déjà, durant la première année, on perd 50% de jeunes, mais tout ça, c'est une phase préparatoire. Nous, on ne le compte pas comme une perte. Et c'est maintenant à partir des 50% qui sont perdus que nous travaillons pour créer les entrepreneurs de demain. Donc, ces 50% qui restent là, à peine 86% arrivent à sortir de notre incubateur. Donc, on perd à peine 15%, peut-être 50%, et donc si je parle d'un nombre de 100 entrepreneurs qui entrent dans notre processus, on a entre 35 et 45% qui sortent enfin de notre processus. Pour nous, 35% représente environ 85% dans notre cas, parce que les 50% qui partent, c'est d'abord que le processus les éprouve. Et donc, quand on les éprouve, il faut que tout le monde ne soit pas appelé à devenir entrepreneur. Et donc, il faut avoir des aptitudes, il faut avoir la passion, il faut avoir la volonté. Et durant le processus, ceux qui n'ont pas la passion, ceux qui n'ont pas la volonté, ceux qui ne sont pas endurant, sont obligés de partir. Donc, automatiquement, c'est eux-mêmes qui se révèlent ne pas être vraiment faits pour ça. Et ils partent. Et il y a des critères. Durant le processus, vous devez donner de la livrable, vous devez être présent, vous devez participer à toutes les activités. Et donc, quand vous ne participez pas, c'est comme vous allez dans un processus d'enseignement. Il y a des règles. Si vous ne respectez pas ces règles, durant le processus, vous êtes éjectés. Et vous verrez que ceux-là qui sortent arrivent à durer dans le processus. Ils deviennent vraiment des entrepreneurs durables. Sinon, avec le temps, ils finissent par disparaître. Et c'est ça qui est observé avant la venue de l'incubateur. Je vous avais fait comprendre que 85% d'entreprises meurent avant de fêter leur troisième anniversaire. Parce que quoi ? Les structures d'appui à l'entrepreneuriat qui existaient jadis comprenaient l'entrepreneuriat, l'accompagnement de l'entrepreneuriat autrement. On forme le jeune, on lui apprend à élaborer un plan d'affaire, on lui donne les ressources, on lui dit débrouilles toi contre le vent. Alors qu'au même moment, c'est que, durant les trois premières années, beaucoup n'arrivent pas à franchir ce cadre. Et donc, nous, on n'a pas voulu continuer dans cette dynamique. Pour nous, c'est une irresponsabilité d'apprendre à un jeune à élaborer un plan d'affaires, et on lui donne des ressources, il va se débrouiller contre le vent. Non, il faut l'éprouver. Il faut s'assurer qu'il a des aptitudes pour devenir entrepreneur. Ce n’est pas le nombre qui compte, c'est la qualité des entrepreneurs qui comptent. Maintenant, à la fin du processus, 16 entrepreneurs qui sortent, qui sont de qualité, sont en mesure de récupérer un plus grand nombre. Et c'est ce à quoi nous nous sommes optés. Aussi, dans notre incubateur, nous ne vous donnons pas de frais de déplacement. On ne vous donne pas à manger. On ne vous donne pas l'hébergement. En plus de cela, nous, on vous fait même payer des frais pour démarrer, parce qu'il faut payer jusqu'à 40 000 par groupe. Et notre processus d'incubation nous coûte par jeûne 1500 dollars, alors que nous payons 3 à 5 jeunes et on leur demande jusqu'à 40 000 francs pour les éprouver, pour voir jusqu'à quel point ils sont engagés pour devenir entrepreneur. Et nous avons des résultats pertinents. C'est pourquoi beaucoup de personnes nous sollicitent. Et ça fait partie des éléments pour lesquels notre processus d'incubation prospère au-delà de notre pays. Je vous ai dit tantôt que nous sommes dans une trentaine de pays en Afrique et nous sommes en train de promouvoir ce processus qui a très peu au bénéfice.

 Quels ont été les plus grands défis que UAC Startup Valley a dû surmonter au cours de cette décennie?

 L'un des défis d'avant majeure, c'est la mise en groupe des incubés, parce que quand ils viennent chez nous, un des critères fondamentaux, c'est qu'il faut être en groupe. Or, la plupart des jeunes ne sont pas habitués à rester en groupe. Donc ça a été vraiment une difficulté au début. Nous avons dû travailler comment travailler en groupe, l'esprit d'équipe, parce qu’en tant qu’entrepreneur, il y a beaucoup de sollicitations, beaucoup d'expertise qu'on demande. Et donc, voilà, on prend un jeune qui vient de la FASEG, un jeune qui vient de de la sociologie, un jeune de la FSA, un jeune qui vient de sciences mathématiques, tous ceux-là, ils se rassemblent pour venir avec une seule idée, et travailler ensemble pour aller loin. Donc on a opté pour la dynamique de groupe. Et ça a porté ses fruits, mais ça n'a pas été facile au début. L'autre élément qui a été aussi un défi, c'est le processus. On a opté pour un processus long, de quatre ans. Et ça, ça n'était pas compris, parce qu'il y avait une problématique. Sur les trois premières années, la plupart d'entreprises ferment leurs portes. Nous avons opté, accompagnés au moins, pour traverser cette période de trois ans, qu'on appelle souvent la vallée de la mort, pour s'assurer que ces jeunes arrivent à traverser toutes les premières difficultés auxquelles sont confrontés les entrepreneurs. Aujourd'hui, nous faisons les dix ans.


 Quels sont vos projets et ambitions pour les cinq à dix prochaines années de UAC Startup Valley ?

 Avec l'élargissement de l'écosystème entrepreneurial, nous avons voulu quand même mieux nous repositionner pour céder un pan de notre accompagnement à certaines structures d'appui à l'entrepreneuriat, parce que lorsque nous commençons, nous prenons pratiquement tout le processus, depuis l'idée jusqu'à la création. Donc maintenant, nous sommes en train de nous assentir sur l'accompagnement des PME, des petites et moyennes entreprises. Plutôt que de nous assentir plus sur l'idéation, on va nous assentir plus sur l'accompagnement des PME. Également, développer une expertise pour accompagner les structures d'appui à l'entrepreneuriat qui sont émergentes, je dirais, et qui n'ont pas d'expérience. Nous allons les accompagner à travers notre collège de coach. L'autre élément que nous visons également, c'est renforcer notre visibilité et notre expertise dans les pays d'Afrique qui nous accueillent actuellement, la trentaine de pays d'Afrique qui nous accueillent, pour quand même permettre d'améliorer nos prestations, de renforcer notre visibilité et d'aller encore loin. L'autre projection, c'est de mettre en place un agropole. Parce qu’un agropole, c'est en réalité une ferme aménagée avec des infrastructures que nous mettrons à la disposition de nos jeunes entrepreneurs qui finissent et qui n'ont pas les moyens de s'acquérir des terres, mais qui ont des initiatives et qui peuvent être installés directement sur ces agropoles pour produire. Nous avons également pensé à la mise en place d'un technopole. Un technopole, c'est un genre d'entreprise qui permet aux jeunes qui ont des idées, qui ont des produits, de venir au niveau du technopole pour transformer leurs produits. Donc ils viennent avec des idées de produits et on leur propose en même temps ces services qui leur permettent de les aider à transformer rapidement leurs produits et faire sortir des produits quand même de très bonne qualité, et qui raccourcit tout ce processus d'investissement. Je prends un exemple tout simple. Tu es un entrepreneur qui est dans le domaine de l'agrobusiness et tu veux proposer un jus. Tu finis le processus, tu connais tous les paramètres pour produire le jus, mais tu n'as pas les moyens pour s'acheter une machine. Tu n'as pas les moyens pour te prendre du personnel ; tu viens avec tout le processus, tu passes par le technopole et on te produit le jus avec l'emballage, et on te met à disposition et tu payes pour le service. Donc ça facilite quoi ? Le processus, ça facilite la perte de temps également, ça facilite la difficulté de mise en marché des produits.

 Comment voyez vous l'évolution de l'écosystème entrepreneurial au Bénin et en Afrique de l'Ouest ? Quel rôle UAC Startup Valley entend elle y jouer ?


 En tant que l'une des structures phares de l'écosystème entrepreneurial et l'une des meilleures structures d'appui à l'entrepreneuriat en Afrique et dans la sous-région, nous voulons continuer par accompagner tous les acteurs de l'écosystème entrepreneurial dans le renforcement de leurs capacités, dans l'accompagnement des jeunes à la création d'entreprises et dans l'amélioration des politiques. De l'amélioration des politiques, d'accompagnement et d'amélioration des services aux jeunes qui s'engagent dans l'entrepreneuriat. Pour nous, c'est fondamental. Nous voulons vraiment apporter notre empreinte. En tant qu'incubateur universitaire, nous ne devons pas faire des choses à l'à peu près. Il faut vraiment faire des choses qui marchent et dupliquer notre modèle partout où besoin se fera sentir. Ce n'est pas pour rien qu'on est ailleurs. Et on est aussi dans d'autres universités du Bénin. Donc, c'est important également d'accompagner les sociétés étatiques qui sont déjà pleinement engagées dans la valorisation du domaine entrepreneurial, dans l'accompagnement des instituts d'appui à l'entrepreneuriat. Donc, nous, on apporte notre expertise et on accompagne cette dynamique. C'est important.


Quel message souhaiteriez vous adresser aux jeunes entrepreneurs et aux startups qui envisagent de rejoindre UAC Startup Valley ?

 Je tiens d'abord à vous remercier pour cette entrevue qui permet de donner de la lumière sur ce que nous faisons et de rassurer les jeunes que nous avons de l'expertise, nous avons des acquis et beaucoup sont passés par nous et ont pu créer des entreprises et recruter du personnel. Si ceux-là, les jeunes diplômés, ont pu le faire, c'est que vous, jeunes, qui nous écoutez aujourd'hui, pouvez le faire. Vous pouvez le faire et vous pouvez peut-être mieux le faire encore plus. Il suffit d'être engagé, d'avoir une idée pertinente et innovante et de venir vous renseigner auprès de nous. Et nous, nous sommes situés non loin de la mairie d'Abomey Calavi en face de la CLCAM, et dans le cadre des dix ans, nous organisons des journées porte-ouvertes, de découvertes de nos structures jusqu'à la fin de l'année. Et donc, il y a des occasions que nous offrons à ces jeunes qui sont porteurs d'idées, qui n'ont pas trouvé un mieux-être, qui n'ont pas trouvé un emploi et qui veulent quand même partir de cette initiative-là et créer leur propre entreprise. Ils peuvent nous faire confiance, ils peuvent venir à notre niveau, se renseigner et pouvoir soumettre leur dossier et se faire accompagner pour la création de leur propre entreprise.


 Quels sont vos conseils pour les jeunes aspirants à l’entrepreneuriat ?

 En termes de conseils, les jeunes qui se lancent dans l'entrepreneuriat sont tellement pressés. Alors que vous voulez bâtir une œuvre pour toute la vie. Donc, moi, ce que je leur demande surtout, c'est la patience, l'audace et la persévérance. C'est très important. Tous ceux qui ont réussi en entrepreneuriat, ce n’est pas d'un seul coup. Quand vous tombez, l'échec n'est rien d'autre qu'une façon de mieux faire. Donc, vous apprenez de vos échecs. Alors que les jeunes qui viennent ici, quand ils viennent, ils sont préparés pour ça. Ils apprennent ailleurs, on ne leur dit pas tout ça. Ils se disent, non, nous venons pour élaborer un plan d'affaires et trouver du financement, c'est fini. Non. Nous, à notre niveau, ce n'est pas ça. On bâtit. L'accompagnement à l'entrepreneuriat, c'est ce que nous savons le mieux faire. Apprendre aux jeunes à avoir les outils pour devenir des meilleurs entrepreneurs, des entrepreneurs durables et résilients. C'est ce que nous apprenons à nos jeunes à faire. Donc, quand vous venez chez nous, nous vous demandons la patience, la persévérance, l'engagement et l'audace. C'est très important. Ce sont des éléments clés que je tiens à partager avec les jeunes qui veulent se lancer dans cette dynamique. Nous fêtons aujourd’hui les 10ans pour pouvoir montrer tous ces acquis, la pertinence de notre processus d'incubation, et également pour aller loin, pour accompagner plus, et pour nous révéler, non seulement au Bénin, mais aussi à la face du monde, pour révéler ce que nous savons faire. Lire aussi: Production locale du thé au Bénin : à la découverte du promoteur du thé Pio-Pio

 

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